Une peine n’en compense pas une autre.
Une peine n’en supplante pas une autre.
Une peine n’en ridiculise pas une autre.
La peine arrogante n’est plus la peine.
La peine est humble. Elle se traîne, elle suffoque, se recroqueville, elle réserve ses larmes aux heures terribles. Elle tente de se relever. Elle aura besoin de temps, mais elle donne un coup de tête.
Pour s’affronter elle-même. Être sa propre peine. Celle qui ne se compare pas, qui doit s’en sortir seule.
La peine n’est telle que si elle se reconnaît elle-même dans sa modestie et sa solitude : unique, en compétition avec aucune autre.
La peine se donne la peine.
La peine est à l’image du malheur qu’elle affronte, commun et singulier.
[Septembre 2020]